Mardi 28 mars 2017.
Il est 14h, l’atelier ouvre. On constate que depuis 7 ans, les murs sont de moins en moins jaune. On le constate bien mais pourquoi aujourd’hui plus qu’ un autre jour ? Parce qu’aujourd’hui, il n’ y a plus aucun outils aux mur. On voit le jaune sali par le temps. La charte de l’ asso, aussi, est salie. Pourquoi..comment…
Retour sur un mardi noir.
Questions et réponses, mais pas sûr.
J’avais évoqué mon courroux lors du comité directeur de mars concernant le comportement de certain.e.s adhérent.e.s quant au rangement des outils. Le rangement des outils, c’est le nerf de la guerre. Surtout dans un local de 30m2 parfois pas trop propre, parfois un peu glissant, souvent pris d’assaut par moult personnes. Lorsqu’on accueille quelqu’un et qu’on lui explique les principes de l’asso, on insiste sur une chose particulièrement. Le rangement appelle le rangement, idem pour le bordel. On explique que le rangement des outils, ce n’est pas sur la fiche de poste des salarié.e.s, encore moins sur celle des bénévoles, mais plutôt sur celle des adhérent.e.s (si tant est qu’elle existe).
Je me suis rendu compte qu’ au fil des années, 7 maintenant, on a été trop conciliant. On constate, on maugrée, et puis finalement, on range, en traînant la patte. Et puis le lendemain, on accueille, on explique, on nous dit « oui oui, c’est évident ». Le soir même, on constate, on maugrée, et puis finalement, on range moins, en traînant la patte.
Il suffit, vraiment. On a essayé d’ autres choses, on a arrêté. Alors le comité directeur il y ‘a un mois a accepté l’idée. On s’ est dit que l’action la plus percutante et efficace serait peut être la plus simple. Une grève. Mais une grève des outils hein. On regarde le calendrier, et on se dit que le mardi 28 sera LA date.
Mardi 14h.
Les murs sont vides, donc. La table et les bancs sont au milieu, avec thé, gâteaux et café pour l’accueil. Parce qu’ à défaut de pouvoir réparer, on invite les gens à parler du pourquoi du comment avec nous, afin peut être d’y dégager d’autres manières de sensibiliser les gens. On voit un Peter venir avec sa bicyclette. Il entend, comprend, et me glisse à l’oreille avec son accent » je ne suis pas exempt de tous reproche ». Il sera resté une heure avec son thé, à discuter, à aider salariés et bénévoles à trier les chambres à air et autres pièces détachées. On y verra aussi quelqu’un ne pas comprendre cette action et partir en s’ emportant. Cette personne a confondu Bretz’selle avec un strict service. Je prends, je pose, je paye, je me casse. Je prends, je pose, je paye…
Car il est la finalement le problème. De plus en plus de gens prennent Bretz’selle comme un vulgaire service, alors qu’au moment de son adhésion, on lui parle d’adhérer à un projet dans sa globalité, avec tout ce qui en découle comme prise de position et philosophie de vie. Entre les personnes qui on crée BZ en criant « n’en jetez plus » et celles qui vont serrer leur roue en jetant la clef de 15 sur l’établi et disparaître, il y a 7 ans et un vide intersidéral. A-t-on loupé quelque chose? Nous sommes nous perdu en cours de route par habitude et avons nous piqué un somme, un peu trop long ? Parce qu’ au final, je préfère penser que les torts sont partagés.
Nous avons touché une 15aine de personnes, en les invitant à prendre en photo les murs orphelins de Bretz’Selle et en postant l’information sur leur mur Facebook. Oui, nous rêvions d’une table avec 15 personnes autour et des échanges, des prises de notes à foison et des illuminations, des solutions. Mais il faisait 20 degrès, gros soleil, des exams et une piste cyclable vide rue des bœufs. Nous n’ avons pas dégagé plus de solutions que cela. Pour ma part, je vais être vigilant quant à la préparation de la permanence. Un quart d’heure encore plus efficace sur le rangement. Est ce qu’un atelier mieux rangé, plus propre incitera les adhérent.e.s à mettre moins de bordel (et je n’ai pas dit « à mieux ranger », ne nous emballons pas) ?
L’avenir nous le dira. Ce mardi 4 avril, nous avons lessivé le sol. ce mercredi 5 avril, il y a une marre de WD40 par terre avec des résidus de cambouis partout.
Si Anaxagore dit « l’ homme pense parce qu’il a des mains », laissons nous avoir le culot de penser que l’homme peut aussi ranger parce qu’il à des mains.
Bref, l’avenir nous le dira.