Dans le cadre d’un projet de « Sensibilisation à l’Environnement », soutenu par la CUS, l’association Bretz’selle est en partenariat avec le collège du Stockfeld, comme l’année dernière. Le but est d’augmenter la part de déplacement quotidien à vélo des habitants du quartier.Pour ce faire, Bretz’selle travaille avec deux classes de 6ème sur 8 mois. 44 élèves seront ainsi formés aux rudiments de la mécanique pour qu’au 1er et 2ème trimestres 2014, ils et elles puissent m’accompagner lors d’ateliers (pieds d’immeubles, écoles ou fête du collège par exemple) et être mécanicien(ne)s à part entière. Et donc, par la suite, faire profiter un plus grand nombre d’enfants et d’adultes habitant le quartiers de leurs acquis en mécanique.
Pour vous mettre en immersion, voici la première séance que j’ai dispensé le 8 novembre. Un pur moment : J’arrive dans l’enceinte du collège du Stockfeld à 14h. L’activité commence à 14h30, mais je prends une demi-heure pour me préparer, pour être fin prêt car 12 gamins qui arrivent pour une activité vélo, c’est…comment dire… Armageddon au pays de Deep Impact ou un truc du genre. Les gamins rentrent dans l’atelier, tellement impatients de tâter de la bicyclette qu’il en oublient que je suis là. J’avais pris un temps avec eux, il y a deux semaines, en classe, pour une heure de discussion concernant le vélo, leurs besoins, leurs appréhensions par rapport à la pratique du vélo dans leur quartier. Histoire de savoir si j’avais a faire à des néophytes. Et bien j’ai été servi.
Quand ils m’ont demandé si on allait réparer du vélo et qu’ils ont entendu un « non, pas aujourd’hui », j’ai entendu un « woooiiiiiiinnnnnn!!! » collectif. Pas content l’Armageddon. Et quand je leur ai dis « par contre on va démonter du vélo », j’ai eu droit à un « yoouuupii-clap clap bravo tavu ». Le mur d’outil est en place, c’est parti. Pendant 1h45, par groupe de 4, ils se sont attaqués à un vélo. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils avaient envie. C’était le bal des clés de 15, la valse du cruciforme, le tango de la clavette. Quand j’ai vu le résultat, le mot désossage était plus approprié. Il restait 3 cadres nu, quelques pièces rouillées récalcitrantes qui pendaient aux vélos. Les enfants ne voulaient même pas aller à l’intercours (c’est un monde quand même…), et la petite Stella de me répéter 14 fois « et monsieur Sacha, je kiffe trop le démontage, on continue quand ? ». Parce que démonter un vélo, c’est apprendre, connaître et découvrir. Parce que démonter un vélo, c’est comprendre comment c’est fabriqué. Une première approche qui me semble évidente. Stella et ses petits camarades feront autre chose pendant l’année. Ils apprendront à régler des freins, enlever une chaîne, générer de l’électricité à l’aide d’une dynamo, etc. Et après ces ateliers, me direz-vous ? Bretz’selle mettra en place quelques ateliers ouverts dans le quartiers, ou même à l’école élémentaire Reuss, comme ce fût le cas l’année dernière, afin que les apprentis mécano du Stockfeld, transmettent leurs savoirs. Nul doute que Stella risque d’être mécanette en chef…